Après 2 mois passés en Belgique, nous avons regagné la marina Pier Salvador à Ribeira,  un quartier très populaire et très animé de Salvador qui nous plaît beaucoup. Chaque jour au coucher du soleil, nous faisions une promenade le long de la plage.
La plage de Ribeira est très populaire, de très nombreux Brésiliens y profitent en famille des joies de la mer.  Quelle ambiance le week-end !  Des sportifs qui jouent à la balle avec des raquettes en bois ou jouent au foot, des enfants qui courent dans l'eau, des garçons qui font des combats de cerf-volant, des amoureux qui s'embrassent, des jeunes qui se retrouvent autour d'un BBQ, des terrasses de café bondées, des petits restaurants, des bars improvisés, des marchands ambulants, de la musique partout, des gens qui rient, qui crient, qui dansent, la bière omniprésente... une liberté qui ne connait aucune limite et dont les Brésiliens profitent à fond.  Nous aimons beaucoup cette joie de vivre brésilienne, spontanée et excessive.  Elle nous manquera certainement quand nous visiterons d'autres pays dont les habitants sont plus réservés.
Avant de quitter l'état de Bahia, nous avons visité le parc national de la Chapada Diamantaria, région de mines de diamants (que nous n'avons pas vues).  Les paysages y sont superbes et très différents du littoral que nous découvrons depuis quelques mois en voyageant en bateau. 
La ville principale, Lençois, se trouve à 450 km à l'ouest de Salvador et nous avons fait le trajet (7 heures) en autocar de luxe confortable avec l'air conditionné à fond, on se serait cru dans un frigo. Nous avons fait le trajet de jour afin d'admirer le paysage qui n'est en fait pas très beau car c'est une immense plaine semi désertique à la terre rouge et à la végétation très sèche d'arbustes et de cactus.  D'immenses fermes se partagent ces terres sur lesquelles paissent tranquillement des troupeaux de chèvres, moutons, chevaux et vaches pas très gras. Au loin, on aperçoit des montagnes de hauteur moyenne.  Et c'est la même chose sur les 450 km.  
Notre car a emprunté une partie de route BR116, la plus longue du Brésil qui longe le littoral sur 4385 km, de Fortaleza en Uruguay en passant par 10 états.  Durant le trajet, nous avons lu un panneau de signalisation indiquant "Fortaleza 1024 km sortie 518" ! Pour nous, qui habitons sur un mouchoir de poche, c'est tout simplement surnaturel de se rendre compte qu'une de telle distance peut être parcourue dans un même pays.  Quelques fois nous regardions vers l'avant et nous nous rendions compte que la route formait une immense ligne droite jusqu'au plus loin où portaient nos yeux !
Lençois est une très jolie ville.  Dans le bas se trouve le vieux quartier avec ses ruelles étroites aux habitations colorées, vestiges d'une époque où les riches négociants en diamants avaient fait de Lençois une place forte du commerce dans la région. Ce temps est révolu, c'est maintenant les touristes qui font la richesse du lieu. 
Nous avons fait deux excursions sur place : l'une nous a permis de visiter plusieurs chutes d'eau (il y en a 300 dans la région) et grottes fort belles et d'admirer la vue à partir d'un morne au sommet raboté formant un grand plateau; la seconde consistait en un trajet de 7 km en pirogue à travers un marais jusqu'à une autre jolie chute où nous mangions puis retour en pirogue également. 
Le mardi 6 octobre 2015, nous quittions Salvador à regret pour continuer notre route vers le Nord.  Quelques jours plus tard, nous amarrions Néblon au ponton d'accueil de la marina Jacaré Village à Cabedelo.  Accueil très sympathique par des Français très sympathiques.  Si la marina vaut le détour, ses environs sont malheureusement peu engageants : routes défoncées de sable et de terre rouge, nombreux terrains en friche jonchés de détritus, maisons à l'abandon, immeubles très laids construits le long de la plage,...  Bref, c'est la région la plus pauvre que nous ayons visitée mais c'est une des facettes de cet immense pays qu'est le Brésil où les disparités entre le Sud et le Nord sont bien visibles. 
Par contre, nous y avons connu notre seule et unique expérience avec le chemin de fer brésilien ! Le Brésil compte très peu de voies ferrées, tous les déplacements s'y font en autocar.  Une ligne de 30 km, d'une durée de 57 minutes, relie Cabedelo à Santa Rita sur une voie unique.  Le train est soit moderne comme une rame de métro, soit très vieux et le trajet coûte 0,12 €.  Les gares sont petites et les gens y accèdent aussi bien en marchant sur la voie que par la route.  Il n'y a pas de barrières au croisement des routes, c'est le conducteur du train qui s'annonce en actionnant un klaxon et les véhicules sont priés de s'arrêter.  La journée à la marina était rythmée par ce "pouet pouet" amusant.  L'ambiance à bord est très conviviale.  Nous avons bien aimé prendre ce train.
Joao Pessoa est la dernière ville brésilienne que nous avons visitée; elle est petite mais riche en bâtiments anciens.  Le "conjunto de Sao Francisco" (ancien monastère franciscain) est bien conservé et nous en avons apprécié la visite guidée (en anglais s'il vous plaît).
Après 2 semaines passées à Cabedelo, nous continuons notre route vers les Antilles, en direction de l'île de Trinidad à 2000 miles d'ici.  Le vent devrait maintenant être plus constant et le courant nous pousser vers le Nord.  La navigation s'annonce plus agréable que précédemment.  Wait and see.

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